domenica 11 dicembre 2011

Il muro di schiuma/Le mur d'écume



"Italia, Italia" dicono quelli che sono rimasti, avvolti nelle coperte termiche fluorescenti agli operatori della Croce Rossa.

Carovigno, Brindisi, 26 novembre 2011
Giuliano Foschini, La Repubblica - Bari, Cronaca, 27 novembre 2011

"Italie, Italie" disent ceux qui sont restés, enveloppés dans les couvertures thermiques fluos, aux opérateurs de la Croix-Rouge.

Il piroscafo scivolava pian piano nella mezza oscurità del porto, quasi furtivamente, come se portasse via un carico di carne umana rubata. Io mi spinsi fino a prua, nel più fitto della gente, ch'era tutta rivolta verso terra, a guardar l'anfiteatro di Genova, che s'andava rapidamente illuminando. Pochi parlavano, a bassa voce. Vedevo qua e là, tra il buio, delle donne sedute, coi bambini stretti al petto, con la testa abbandonata fra le mani. Vicino al castello di prua una voce rauca e solitaria gridò in tuono di sarcasmo: - Viva l'Italia! - e alzando gli occhi, vidi un vecchio lungo che mostrava il pugno alla patria. Quando fummo fuori del porto, era notte.

Edmondo De Amicis, Sull'Oceano, 1889

Le pyroscaphe glissait lentement dans la demi-obscurité du port, presque furtivement, comme s'il emportait une charge de chair humaine volée. Je m'avançais jusqu'à la proue, dans le plus épais de la foule qui était tournée vers la terre, regardant l'amphithéâtre de Gênes qui s'illuminait rapidement. Peu de gens parlaient, à voix baisse. Je voyais ici et là, à travers l'obscurité, des femmes assises, des petits enfants serrés contre leur sein, la tête abandonnée dans les mains. Prés du pont de proue, une voix rauque et solitaire cria d'un ton sarcastique : “Vive l’Italie!” et, levant les yeux, je vis un grand vieillard qui montrait son poing à la patrie. Lorsque nous fûmes en dehors du port, il faisait déjà nuit.

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