sabato 9 maggio 2009

L'infini

Toujours chère me fut cette colline
Solitaire; et chère cette haie
Qui refuse au regard tant de l'ultime
Horizon de ce monde. Mais je m'assieds,
Je laisse aller mes yeux, je façonne, en esprit,
Des espaces sans fin au-delà d'elle,
Des silences aussi, comme l'humain en nous
N'en connaît pas, et c'est une quiétude
On ne peut plus profonde: un de ces instants
Où peu s'en faut que le cœur ne s'effraie.

Et comme alors j'entends
Le vent bruire dans ces feuillages, je compare
Ce silence infini à cette voix,
Et me revient l'éternel en mémoire
Et les saisons défuntes, et celle-ci
Qui est vivante, en sa rumeur. Immensité
En laquelle s'abîme ma pensée,
Naufrage, mais qui m'est doux dans cette mer.

Giacomo Leopardi
Traduzione di Yves Bonnefoy

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