sabato 14 gennaio 2012

Esibizioni

Una mostra su materiale di archivio di Walter Benjamin esibisce su una parete, a fianco di altre lettere sue e di suoi amici, la sua ultima lettera a Gretel Adorno, scritta a Lourdes.

19.7.1940 
Ma chère Felizitas, ta lettre, écrite le 8 m'a rejoint en huit jours. Je n'ai pas besoin de te dire le réconfort qu'elle m'a donné. Je dirais bien: la joie, mais je ne sais si je pourrais connaître ce sentiment avant longtemps.

Esibisce: raramente ho usato un verbo in modo più appropriato. Nessun altro potrebbe esprimere meglio, per quanto indirettamente, la sensazione con cui mi sono trovata a leggere le parole esibite di un uomo che sarebbe morto due mesi dopo, ma soprattutto di un uomo che si sentiva già destinato a morire di lì a poco e che stava concentrando i propri sforzi per salvare i propri manoscritti come se fossero stati la sua vita stessa. Essendone attratta, ma al contempo subendole.

Ce qui m'obscurcit au delà de tout est le sort de mes manuscrits.

L'ho letta, quindi.

Le moment n'est pas venu de te faire le récit des circonstances de mon départ.

E riletta.

19.7.1940 
Ma chère Felizitas, ta lettre, écrite le 8 m'a rejoint en huit jours. Je n'ai pas besoin de te dire le réconfort qu'elle m'a donné. Je dirais bien : la joie, mais je ne sais si je pourrais connaître ce sentiment avant longtemps. Ce qui m'obscurcit au delà de tout est le sort de mes manuscrits. Le moment n'est pas venu de te faire le récit des circonstances de mon départ.

Dopo averla letta e riletta, l'ho anche ricopiata, pur esitando a farlo, per quella sensazione mista di attrazione e di sottomissione ad un atto di imposizione, pur sapendo che la minuzia della sua calligrafia e la densità con cui le sue parole riempiono un vecchio foglio che ha viaggiato e che deve anche essere passato per diverse mani, oltre a quelle del suo destinatario, non possono minimanente essere restituite da una copia, non dalla mia calligrafia sul primo pezzo di carta trovato nella mia borsetta, e meno che mai da una copia elettronica.

19.7.1940 
Ma chère Felizitas, ta lettre, écrite le 8 m'a rejoint en huit jours. Je n'ai pas besoin de te dire le réconfort qu'elle m'a donné. Je dirais bien : la joie, mais je ne sais si je pourrais connaître ce sentiment avant longtemps. Ce qui m'obscurcit au delà de tout est le sort de mes manuscrits. Le moment n'est pas venu de te faire le récit des circonstances de mon départ. Cependant, tu t'en fera une idée en apprenant que je n'ai rien pu emporter que mon masque à gaz et mes effets de toilette. Je peux dire que j'ai tout prévu mais que j'étais dans l'impossibilité de parer à quoique ce soit. J'ajouterai que si rien de ce à quoi je tiens est actuellement à ma disposition je puis conserver un espoir modeste quant au fond de manuscrits qui appartiennent à mon grand travail sur le XIX siècle. Je comprends la brièveté de ta lettre ; il faut que tu comprennes aussi le laconisme du mien. Rien de ce qui dépasse ce qui est strictement personnel ne se prête actuellement à la correspondance. Pour rester dans ce cadre je te dirai d'abord que ta lettre du 8 juillet est le premier message de toi qui m'a touché depuis mon arrivée à Lourdes. Il y a, d'autre part, un cable du Max qui m'annonce l'envoi d'un certificat attestant ma liaison avec l'Institut. Je compte que tu lui fasse part de tous mes remerciements (qui ont, d'autre part, dû lui parvenir par Mme Favez). Je suis sûr qu'il comprendra, combien il m'est difficile de lui écrire de façon circonstanciée et précise comme j'en ai l'habitude et le désire. J'espère de tout cœur que ses tentatives à lui ainsi que les vôtres aboutiront.

La densità della scrittura non è dissimile da quella di un minuscolo Libro di Ester della collezione permanente dello stesso museo che ospita la mostra su Benjamin, il Musée d'art et d'histoire du Judaïsme. La copia del Libro di Ester cui mi riferisco fu eseguita a Trieste nel 1775 su un foglio di pergamena rettangolare di 10 cm di lato e la scrittura è quella di Giosuè Barukh, figlio di Mosè Pincherle. La didascalia della teca del museo recita "Pinherle", ma è per forza Pincherle, come sa chiunque sia nato a Trieste o, in via subordinata, chiunque abbia letto Moravia.


Pensando a quanto tenesse ai suoi manoscritti ho copiato quindi la lettera di Benjamin a Gretel Adorno, ma non l'ho copiata integralmente. Ad un certo punto, ci ho rinunciato.

Il est possible, même probable, que nous ne disposons que d'un temps limité.

È questo il punto esatto in cui ho desistito. 

2 commenti:

  1. Il est certain que nous ne disposons que d'un temps limité.

    Giulio

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  2. Tu as raison, Giulio. On ne dispose que d'un temps limité.
    On: così ci stiamo dietro proprio tutti.

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